Danse entre Ciel et Terre
un engagement de tout l’etre
Je danse entre ciel et terre, c’est la couleur de mon âme.
Elle se déverse en silence ; volutes d’un corps mouvant entre lenteur, fluidité, apesanteur.
Je n’ai rien choisi, c’est venu à moi, en tirant ce fil de sincérité de moi à moi, de moi à vous…
Et voilà que le chemin à suivre s’est dessiné sous mes pas il y a onze ans déjà : de la rencontre de mon corps et d’un tube vertical de 6m de haut, les gestes naissent…
Le chemin est abrupt, l’engagement total.
L’élan premier rejoint la quête intérieure : Partir du corps, de la performance physique, d’une nécessité qui s’impose à moi, vitale, presque obsessionnelle, entre épreuve et jubilation. Traverser doutes et douleurs, monter, descendre, trouver ses propres chemins de corps, répéter encore et encore pour affiner le geste, qu’il ne reste que la juste force, nécessaire, rien de plus. Eroder ce qui demande à l’être, faire confiance et persévérer, s’abandonner dans le geste, le dépasser, se laisser traverser, s’effacer soi-même, ne plus être là tout en étant plus présente que jamais.
Le mât et le corps ne faisant plus qu’un.
Etre verticale au-dedans de soi.
Retour à l’unité.
Cette danse prend sa source bien au-delà de moi, je ne suis qu’un vecteur.
Elle est un pont jeté vers le sacré, un pont jeté entre notre vie humaine – matérielle, incarnée, ici-bas, horizontale – et ce qui l’anime – dimension verticale, tellement plus vaste…
Elle est issue de ce point de croisement très précis de l’horizontale et de la verticale en nous.
Provenant d’un cheminement très personnel, elle rejoint le flot de l’universel.
C’est ma manière d’être au monde et dans le monde ; témoignage ouvrant un espace d’échanges, de rencontres et de possibles.
Ce corps qui nous est donné, ce corps-don (cordon) qui nous relie à la Mère, à la Terre-Mère, au Mystère de la Vie, à la Source…
Corps, point de rencontre du visible et de l’invisible, temple du sacré, corps-dansé qu’est le mien dessinant une partition silencieuse, telle une Offrande, une prière.
Corps, porte d’accès vers notre intériorité : se laisser traverser, habiter, pour permettre l’émergence de ce qui en nous est bien plus grand que nous.
« C’est dans le corps que la grande alchimie de l’Etre se fait. » Annick de Souzenelle
Cette danse ne s’inscrit dans aucune tradition, elle est l’expression d’une foi et d’une reliance profonde au ciel et à la terre.
Elle est hors codes, hors mode, atemporelle, dépourvue de mots, et parfaitement inutile.
Elle est chemin de verticalité, quête d’essentiel, d’authenticité, de présence à soi-même, d’unité et d’alignement intérieur.
De nombreux témoignages m’ont amené à prendre conscience que cette danse entre ciel et terre est en mesure de toucher l’Etre à tous les âges de la vie, distillant sa portée sur différents plans : physique, émotionnel, spirituel…
Au-delà de toute appartenance à une confession ou une culture, cette danse s’offre et se reçoit d’âme à âme.
De la porte du corps cheminer vers celle du cœur.
Marie-Anne Michel